Photo courtoisie d’Alexandra Dao
J’avais déjà eu l’occasion d’essayer quelques izakaya lors d’une visite à Vancouver l’an dernier. J’avais bien aimé le concept de bistro/tapas japonais et regretté qu’on n’en trouve pas à Montréal.
Or, la situation est maintenant rectifiée avec l’apparition de Big in Japan sur St-Laurent et de Kazu sur Ste-Catherine. Je n’ai pas encore essayé Big in Japan, mais plusieurs de mes amies l’ont fait et je vous invite à consulter leurs comptes-rendus.
Kazu occupe un minuscule espace dans le « nouveau quartier chinois », entre St-Marc et St-Mathieu, à proximité de l’Université Concordia. Vingt-cinq places tout au plus, incluant quelques places au bar qui donnent directement sur la cuisine.
À 21 h 30, un jeudi soir, le restaurant est rempli à parts égales de Japonais et de hipsters. Étant ni l’un, ni l’autre, nous prenons place au bar. Malgré la température ambiante qui avoisine les 40 degrés Celsius, on apprécie pouvoir regarder le chef à l’œuvre. Un ancien du Toqué, nous a-t-il appris.
Les plats du jour sont affichés sur des feuilles collées au mur. Un petit menu de plastique contient les plats plus typiques : yakitori (brochettes de poulet), sushi et sashimi, ramen, plat de tofu et diverses marinades japonaises.
Sur le mur, ça sort davantage de l’ordinaire et on est rapidement envahi par un mélange d’excitation, d’indécision et de crainte de passer à côté des must-eat de l’endroit.
À trois, on joue le tout pour le tout et commandons une dizaine de plats, afin d’être certains de ne rien manquer.
Le service est rapide, avec l’enthousiasme et la déférence typique des serveuses japonaises.
Les yakitori sont à point, mais sans histoire. Les plats déboulent ensuite, en commençant par « L’énorme tête de saumon ». C’est ce qui est inscrit au mur et ce n’est pas un mensonge. J’ai des nièces qui ont des têtes plus petites que celle qui nous a été servie! On se délecte des joues et autres viandes bien grasses de cette partie malheureusement peu exploitée du poisson, le tout rappelant un peu une scène célèbre d’Indiana Jones and the Temple of Doom.
On nous sert ensuite le bol de saumon et de thon, un espèce de bibimpap japonais, qui me semble plus léger et complexe que l’équivalent coréen…bien que je dois avouer que mon expérience des bibimpap se limite à ceux mangés au food court du Centre Eaton.
Dans le même style, on nous recommande aussi le porc 48 heures, une fricassée d’épaule (?) de porc et d’oignons servie sur du riz collant.
Viennent ensuite les joues de porc, servies en cretons, sur des croutons. La surprise de la soirée.
Changement de vitesse apprécié avec une simple et merveilleuse salade de tomates. Des gros cubes de tomates rouges et jaunes issues de gigantesques tomates cannelurées ayant la forme de gros poivrons.
On termine ensuite avec ce qui semble être une des spécialités de la maison : des vertèbres de porc laquées de sauce teriyaki et grillées sur le BBQ. Grosses comme des pommes, on mord dedans à pleines dents en essayant d’arracher la mince couche de viande qui recouvre l’os.
Les vertèbres ayant cuit à quelques centimètres de nous, contribuant ainsi à faire augmenter encore davantage la température ambiante, on termine le plat avec la sensation d’avoir pris notre revanche sur l’agresseur qui nous faisait souffrir depuis de longues minutes.
N’étant jamais allé au Japon, je ne peux vous dire si Kazu constitue ou non une expérience authentiquement japonaise, typique des izakaya du pays du soleil. Je peux toutefois vous dire que c’est une expérience hors du commun et forte en émotions.
Peut-être est-ce le fait d’avoir mangé au comptoir, si près de la cuisine, ou celui de s’être attaqué à des parties moins communes des animaux, mais ça nous a un peu rappelé le Pied de Cochon, en plus grunge et en plus dépaysant.
* pied de cochon japonais…je pense.
Ça semble bon et authentique! J’ai hâte d’y aller. J’aime bien le Big in Japan, mais c’est davantage un casse-croûte à la japonaise qu’un véritable izakaya.
Nous avons les mêmes habitudes alimentaires faut croire : j’y suis allé hier pour le lunch !! Je travaille pas loin… Mais j’y retournerai définitivement le soir, car pour le lunch, tu n’as le choix qu’entre certains plats (alors qu’il y a ces millions d’affichettes au mur…)
Et la serveuse était en effet TELLEMENT enthousiaste : une vraie pastille effervescente !